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Benjamin Dufour: Focus sur son parcours

 Découvrez le parcours de Benjamin Dufour : doctorant en troisième année de thèse au laboratoire LSPM à l’Institut Galilée et diplômé ingénieur en Energétique à Sup Galilée

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?


Je suis originaire d’Annecy. Après avoir obtenu mon bac S, j’avais la possibilité de partir au choix pour les villes de Lyon, Paris ou Grenoble. J’ai aussitôt décidé de suivre un cursus préparatoire ingénieur à Sup Galilée en région parisienne. Grâce à la puissance du cursus préparatoire intégré, j’ai été très bien préparé. Les cours sont donc particulièrement bien adaptés pour suivre une formation initiale. J’ai toujours voulu me diriger vers la physique dans le domaine des énergies. Aussi, après mon cursus préparatoire : j’ai choisi la filière d’Ingénieur énergétique à Sup Galilée. Je n’ai aucun regret d’avoir effectué ce type de parcours. En effectuant une prépa intégrée : je ne savais pas à quel point j’allais être bien préparé pour suivre la formation d’ingénieur.

Comment avez-vous eu connaissance de Sup Galilée ?


C’est au salon des grandes écoles à Annecy, que j’ai su qu’il y avait des portes ouvertes à Sup Galilée. Je m’y suis rendu et j’ai découvert que l’étudiant y était particulièrement bien encadré, que ce soit durant son cursus préparatoire ou bien dans sa spécialité. En intégrant la formation d’ingénieur énergétique, mon choix s’est confirmé. J’ai suivi ce parcours durant 3 ans. Tous les thèmes qui m’intéressaient y étaient abordés : les énergies nucléaires, la mécanique des fluides, la production de froid. Au départ, je n’avais pas une idée précise d’un métier en particulier mais je savais que c’était ce domaine qui m’intéressait tout particulièrement.


Vous avez ensuite choisi de faire une thèse après votre diplôme d’ingénieur, pourquoi ?


Oui cela est assez rare. Je suis en effet, le seul étudiant de ma promotion à avoir poursuivi en thèse après mon diplôme d’ingénieur. C’est à l’issue de mon stage de 2 mois en laboratoire de 2ème année au sein du LSPM, que cela s’est précisé pour moi. J’y ai découvert le monde de la recherche. Durant 2 mois, j’ai travaillé sur les plasmas liquides et c’est cela qui a confirmé mon orientation vers le secteur de la recherche.  Dès que j’ai validé mon diplôme d’ingénieur, je savais à ce moment-là que je voulais rejoindre l’univers de la recherche. C’était clair.
J’ai demandé à ma responsable, Cathy Rond, de pouvoir intégrer la recherche en laboratoire car je voulais développer plus encore la partie théorique sur la physique des fluides. J’ai donc rejoint le laboratoire LSPM à l’Institut Galilée.


Que vous a apporté concrètement votre diplôme d’ingénieur ?


Mon diplôme d’ingénieur m’a offert un profil très large. Je peux, si je le souhaite, trouver rapidement un poste. La formation qui est proposée à Sup Galilée est suffisamment généraliste pour pouvoir rejoindre facilement le monde de l’entreprise. Durant notre deuxième année d’ingénieur, nous avions un projet à réaliser en binôme. Nous avons choisi de dimensionner un système de climatisation pour un bureau. Ce travail de modélisation a porté ses fruits car il a ensuite été validé par une société extérieure qui est venue installer ensuite le système. Cela montre bien que notre formation est adapté aux attentes des entreprises. D’ailleurs, dans le cadre de nos cours, de nombreux intervenants extérieurs comme Total, GrDf, Air liquide interviennent pour nous faire découvrir les attentes du milieu industriel.  Avec ma promotion, j’ai pu visiter l’usine Suez à Saint-Denis mais aussi faire un voyage organisé d’une semaine. Là, j’ai découvert sur le terrain, l’activité d’infrastructures comme l’usine nucléaire de Paluel ou la centrale à charbon au Havre. Tout au long de ma formation, on développe ce côté technique et opérationnel qu’apprécie le milieu industriel. Pour concrétiser tout cela, j’ai effectué mon stage de fin d’étude chez Framatome durant lequel on effectuait des simulations de transitoires accidentels dans des centrales nucléaires... Si un tuyau se casse, que se passe-t-il concrètement ? Comment pouvons-nous réaliser ces simulations de calculs pour parvenir à ramener la centrale à un niveau normal de sécurité ? On essaye de répondre à ces diverses exigences techniques qu’engage un projet industriel.


Que vous apporte aujourd’hui votre thèse ?


Aujourd’hui, je suis en troisième année de thèse. Je devrais soutenir ma thèse fin 2021. Mon parcours s’est ouvert encore plus. J’ai un bi-profil grâce à mon diplôme d’ingénieur et mon doctorat : cette double casquette théorique et technique est très utile pour pallier aux attentes des industriels et continuer à développer sa recherche. Pour choisir ma thèse, j’ai d’abord effectué de nombreuses investigations sur les thèses existantes dans le domaine de l’énergie. Par exemple, sur le site de l’Association Bernard Grégory (ABG), j’ai pu voir en temps réel un grand nombre d’offres de thèses proposées à travers le monde, et ce dans tous les domaines.


Comment avez-vous choisi votre sujet ?


Alors que je finalisais mon stage dans la société Framatome, j’ai appris par ma responsable que le laboratoire proposait 2 bourses de thèses. J’ai donc passé des auditions au sein de l’école Doctorale Galilée et j’ai fini premier exæquo avec un autre candidat. J’ai reçu ainsi ma bourse de thèse, et là, j’ai découvert l’univers du plasma qui me passionne aujourd’hui. Ma thèse porte sur l’étude fondamentale des décharges électriques en milieu liquide. J’apprécie tout particulièrement le fondamental. J’aborde différentes thématiques comme la mécanique des fluides, le transfert thermique, l’optique, le domaine électrique ou bien hydrodynamique…


Qu’apprenez- vous dans votre recherche ?


J’apprends à apprendre. Ce qui me plait c’est cette découverte constante. Il faut avoir du courage pour chercher à comprendre des phénomènes complexes et ne pas hésiter à s’investir énormément. Saviez-vous que l’on trouve du plasma dans la plupart des produits manufacturés du quotidien ? Ces produits subissent un traitement plasma. Par exemple, afin de déposer de la peinture sur un matériau qui n’accroche pas, on fait subir un traitement à la matière pour la rendre adhérente. On est amené soit à en rajouter soit à en enlever. On peut aussi grâce au plasma, réaliser des transistors de taille nanométrique. On pose un atome à côté d’un autre atome. C’est un univers passionnant. Saviez-vous que 99% de la matière visible de l’univers est constituée de plasma ?
Ma formation en doctorat me permet de faire de la recherche fondamentale afin de comprendre ces divers procédés mais aussi appréhender des phénomènes non expliqués. La recherche a cet avantage qu’elle génère de nombreuses discussions entre doctorants, enseignants chercheurs et membres d’équipes de recherche. Les applications du plasma peuvent même être utilisées en médecine. Par exemple en chirurgie. Le kINPen permet grâce à un objet ressemblant à un stylo d’appliquer un jet de plasma sur une plaie afin d’accélérer la cicatrisation de la peau.
Cette application peut aussi se décliner dans une utilisation cible pour mieux traiter les cancers, les tumeurs.


Quel est votre objectif professionnel ?


Aujourd’hui, je peux faire les deux. Soit me tourner dans le monde de l’entreprise grâce à mon diplôme d’ingénieur, soit poursuivre ma recherche à l’étranger ou bien encore effectuer des recherches dans un autre domaine… Je ne me ferme aucune porte. Mon profil ultra-généraliste me permets cette ouverture.


Quel conseil donneriez-vous à un étudiant ingénieur qui souhaite faire comme vous une thèse ?


Je lui recommanderais une chose : dès le début de son parcours de parfaire son anglais. C’est indispensable. Aujourd’hui tout est écrit en anglais et on communique avec des chercheurs de tous horizons en anglais. C’est la base. Lorsque j’étais adolescent : j’ai été dans des pays anglophones et cela a grandement facilité mon travail de recherche. Je lui dirais aussi de s’ouvrir en se formant. Lorsque l’on suit une formation en doctorat : 120 heures sont consacrées à la formation et 60 heures nous permettent de sélectionner un catalogue de formations au choix. On peut par exemple effectuer des formations sur Paris ou en petite couronne. Tout est possible. Si ma formation d’ingénieur à Sup Galilée m’a offert un socle solide pour répondre à la demande de l’industriel, elle m’a aussi offert les moyens de faire une thèse et de développer ma recherche sur les plasmas.


Quelles sont les qualités nécessaires pour faire de la recherche  ?


Avoir une très bonne capacité d’adaptation et être passionné par la physique. Il faut sans cesse développer sa curiosité scientifique, ne pas hésiter à mener ses propres investigations. Il faut oser se tromper ou même changer son orientation pour affiner constamment sa recherche…. Parfois, il faut se remettre en cause, parfois encore, il ne faut pas avoir peur de se lancer : oser prendre des risques.
Etre en thèse, ce n’est pas seulement faire des études. On est son propre patron pour développer ou non son orientation de recherche ; Aujourd’hui, mon objectif n° 1 est de finaliser ma thèse et demain de continuer à m’ouvrir encore pour mener à terme des investigations sur la physique, domaine qui me passionne.